Résumé : |
Cette approche historique de l’accueil des personnes âgées sans-abri par la municipalité parisienne dévoile les ambigüités qui l’ont longtemps structuré. Apparus dans le courant du XIXe siècle, les établissements pour personnes âgées accueillent principalement des anciens travailleurs pauvres, s’accréditant des valeurs économiques et morales de l’époque. Les autres, associées à la mauvaise vie, trouvent refuge dans des dépôts de mendicité, gérés par la préfecture de police, ces environnements relèvent plutôt de la sphère carcérale. Toutefois, la faiblesse physique des personnes accueillies fait perdre au cours des années à ces structures leur vocation de correction et de réintégration. Fin XIXe , les établissements de VillersCotterêts et Nanterre deviennent des maisons de retraite pour « vieillards indigents ». Si petit à petit les standards des hospices de l’assistance publique s’appliquent, un encadrement rigoureux hérité du dépôt demeure, et un mélange de populations de tous âges est opéré. À partir des années 1970-80, des politiques d’humanisation des hospices se mettent en place, bien que l’hébergement semicollectif perdure jusqu’au début du XXIe siècle, et le public accueilli se limite à d’anciens sans-abri de plus de 60 ans. Depuis les années 1990 ces institutions ont vu leurs activités de soin gérontologique davantage affirmées et contrôlées par les modes de financement des EHPAD.
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