Résumé : |
La recherche de sang dans les selles, malgré son caractère quelque peu désuet, est, à juste titre, encore très prescrite en France, insuffisamment dans le programme national de dépistage organisé du cancer colorectal et en pratique courante pour guider une conduite diagnostique en cas de symptômes digestifs ou généraux. Les tests au gaïac (Hemoccult), obsolètes, ont été remplacés par des tests immunochimiques, quantitatifs (OC-Sensor) réservés au programme de dépistage, et qualitatifs réalisés par tous les laboratoires de biologie médicale. Pourtant les tests qualitatifs sont obsolètes et devraient être abandonnés : leur lecture est subjective, leur taux de positivité très variable, proche de 50 %, et leur sensibilité diagnostique pour le cancer colorectal non évaluée. Au contraire, les tests quantitatifs sont fiables et leurs performances parfaitement évaluées. Plusieurs pays voisins utilisent ces tests en médecine générale pour évaluer le risque de cancer colorectal chez les patients symptomatiques et poser l’indication d’une coloscopie. Dans ce contexte, les seuils décisionnels sont très différents de ceux du dépistage organisé : un taux d’hémoglobine fécale inférieur à 4-10 µg/g de selles est associé à un risque infime de cancer, un taux supérieur à 4-10 µg/g doit être exploré par coloscopie, et un taux supérieur à 150 µg/g relève d’une coloscopie urgente |