Résumé : |
Face au suicide d’un patient ou à des changements profonds d’organisation qui altèrent les valeurs et l'éthique du soin, les blessures de l’idéal soignant s’expriment par de la culpabilité. Des groupes de parole peuvent relancer la dynamique collective.
Le sentiment de culpabilité est un état psychique complexe que nous ne reprendrons pas en détail ici (voir aussi l’article de V. Kapsambélis, p. 18). Relevons cependant deux dimensions importantes pour notre propos: l’une concerne les rapports entre culpabilité et idéal, et l’autre les liens entre culpabilité et vécus de perte, ces deux dialectiques étant en réalité connexes. Cet état psychique douloureux résulte des mouvements d’un idéal du moi qui « fait montre d’une particulière sévérité. Il fait rage contre le moi, souvent de manière cruelle» (Freud, 1923, p. 253) particulièrement lorsqu’il se sent blessé. Le sentiment de culpabilité est ainsi souvent décrit comme «l’expression d’un jugement de condamnation du moi par son instance critique» (Bourdin, 2016). |