Résumé : |
« J'ai soif », « j'ai mal au ventre », « j'ai peur du noir »… Depuis la naissance de sa petite sœur, Adèle, 4 ans, réveille ses parents plusieurs fois par nuit. Exténués, ils finissent pourtant par trouver une solution…
Quand sa petite sœur Julie est née, Adèle, qui avait presque 4 ans, dormait chaque nuit à poings fermés. Avec mon mari, nous appréhendions un peu l’arrivée de ce bébé et surtout la gestion des nuits avec les deux fillettes dans la même chambre : comment faire pour que le nourrisson ne réveille pas sa grande sœur ?
À notre grande surprise, Julie fait rapidement des nuits complètes. En revanche, petit à petit, Adèle commence à manifester des signes montrant qu’elle a du mal à se coucher et qu’elle semble vouloir repousser ce moment.
Bien sûr, je connais les théories sur les difficultés de séparation de l’enfant et la jalousie de l’aîné… que je n’évoquerai pas ici. Cet article témoigne plutôt du quotidien chamboulé de notre famille… et je m’appuierai plutôt sur la littérature.
Marcel Proust, dans Du côté de chez Swann, évoque ainsi très bien son angoisse enfantine au moment du coucher. Vers 7/8 ans, ses après-midi se teintent d’anxiété et il redoute la séparation d’avec sa mère qui viendra ou non l’embrasser pour lui dire bonsoir. « À Combray, tous les jours, dès la fin de l’après-midi, longtemps avant le moment où il faudrait me mettre au lit et rester sans dormir loin de ma mère et de ma grand-mère, ma chambre à coucher redevenait le point fixe et douloureux de mes préoccupations. »
L’élément déclencheur de l’angoisse du narrateur est l’apparition d’un tiers. En effet, si Swann, un ami de la famille, vient dîner, sa mère ne vient pas l’embrasser[...] |