Résumé : |
Cinquante-neuf filles et garçons des rues du Guatemala nous racontent leur vie et nous ouvrent les portes de leur monde intérieur. Pour eux, la rue n'est pas seulement violence, faim, maladies, humiliations, douleurs, tortures et mort, mais aussi maison, famille, amitié, amour, partage, liberté, rébellion et fête.
"Rêveurs" : "Les enfants des rues ont beaucoup de rêves, mais ils ont besoin de rencontrer quelqu'un qui les aide à les réaliser", disait un garçon de 15 ans. "Princesses", un titre qui rappelle les reines mayas et leur destin tragique, pour désigner les filles qui ont choisi la rue, méprisées, violées, humiliées plus encore que leurs compagnons, mais aussi plus insoumises, plus subversives. Leur rébellion est plus dangereuse pour les oppresseurs parce qu'elle ne remet pas seulement en question le pouvoir de l'argent mais celui, plus antique, des mâles et de leurs institutions, la famille et l'État.
Les rues du Tiers Monde traversent aussi notre continent. Chez nous aussi les enfants sont maltraités, violés, assassinés, et le nombre des sans-emploi et des sans-logis augmente sans cesse. Chez nous aussi, la déviance, la rébellion des jeunes des ghettos suburbains est résistance à la barbarie mondialisée du profit, mort de l'homme et de l'humanité dans l'homme, obscur espoir d'une société planétaire au service des femmes et des hommes et non du pouvoir. |