Résumé : |
Un mal invasif a élu domicile dans ma demeure. Il agresse mon corps et mon esprit, abîme mes organes et leur fonctionnement, trouble mes pensées. Il ne se contente pas d’être présent ; il me réclame, me retient chez moi, me prive des plaisirs extérieurs. Mon humeur change. Je me sens plus fatigué, moins attentif, plus irritable. Derrière une façade impeccable, mon intérieur se déglingue. Quelques amis s’étonnent de mon apathie. Ils ignorent que j’héberge un visiteur indésiré qui perturbe mes jours et mes nuits. Je ne supporterai pas longtemps pareille compagnie. Si celle-ci ne cesse pas rapidement, je m’enfuirai de chez moi vers un lieu de retraite et de paix. Je recherche des moyens d’y accéder sans encombre. Je ne sais combien de temps je résisterai aux attaques de cet intrus malveillant. De quel capital de courage, d’opiniâtreté, de force, la nature m’a-t-elle pourvu ? À côté des moyens thérapeutiques habituels préparés par des soignants attentifs, je me suis trouvé un nouvel allié : le temps, tel qu’il se donne. À moi qui suis empêtré dans une quotidienneté difficile, le temps me sert de palliatif et vient bien à propos. Je remercie la philosophie de me l’avoir révélé et de me l’offrir en consolation de mes tourments. |