Résumé : |
Des sucettes multicolores, des dentelles, du sirop de grenadine, des poupées, des coquillages nacrés, des animaux en peluche : charmant univers de petite fille. Mais ne vous y fiez pas.
Ophélie, fraîche comme un bonbon aux fruits, est aussi Ophélie aux yeux inquiétants ; petit animal sauvage, elle se laissera dompter par Raphaël aux yeux d'orage, sorte de demi-dieu cruel et tendre, ange et débauche, qui la métamorphosera peu à peu en chat, "son petit chat", car le chat est un animal fabuleux et magique. Une queue lui poussera, ses yeux deviendront jaunes, ses mains s'arrondiront en petites pattes.
Raphaël a une vieille mère, Morgane, qu'il aime et avec laquelle il entretient d'étranges rapports ; elle a deux cent dix-sept ans, elle mange des insectes. Il y a aussi la tante Amélie, qui ressemble à un bonbon à la guimauve ; il y a Ymir, l'oiseau, qui croque les cerises du chapeau d'Ophélie et fait des claquettes sur la table ; il y a le poisson voyeur aux gros yeux affamés qui rougit devant la nudité d'Ophélie ; il y a...
La Velue nous introduit dans un monde saugrenu où l'innocence frôle l'impudeur, où les fleurs peuvent être vénéneuses, où le plaisir est marqué de cruauté.
Les mots qui traduisent ce délire, on les écoute comme l'orage ou comme la musique, on les regarde comme des images de contes de fées ou comme des visions de cauchemar, on les sent sur la langue comme des friandises ou comme du vinaigre, on en respire le parfum envoûtant ou l'odeur nauséabonde, ils nous blessent comme des griffes ou nous caressent comme des vagues. |