Résumé : |
Alors que la scène législative française est à nouveau animée par des propositions de lois relatives à une assistance médicalisée à mourir, quelles conséquences pourrait-on envisager sur la pratique médicale en situation palliative ?
Si, initialement, la réponse à cette question appelle à des confrontations d’opinions ne pouvant aboutir qu’à une réponse manichéenne perdant souvent de vue l’intérêt premier des patients, nous souhaiterions ici évoquer certains éléments de réflexion issus de la lecture des textes de proposition de loi.
Cette lecture nous fera mettre en évidence un certain nombre de difficultés inquiétant la pratique de la collégialité dans ces décisions de fin de vie.
Mais plus encore, quelles conséquences pour les soignants ? S’il n’est pas question de se dégager d’une problématique intrinsèquement liée à la notion de responsabilité médicale, nous ne pouvons faire l’impasse sur les conséquences potentielles d’un acte provoquant délibérément la mort. Ainsi, si la demande de législation autour des évolutions de loi se réfléchit au regard d’une demande de liberté de la part des patients, que reste-t-il de celle du médecin, entravé dans une relation de soins qui l’oblige à travers la grande vulnérabilité de son patient ?
Et comment en tant que médecin, se penser comme patient en puissance, confronté à l’insubstituabilité de la souffrance et aux demandes auxquelles elle pourrait nous conduire ?
C’est à travers ces interrogations que nous souhaiterions partager ici les inquiétudes traversant la pratique de la médecine palliative aujourd’hui. |