Résumé : |
Tout être humain ayant traversé des expériences de détresse mais aussi de tendresse et de soin procurés par un autre secourable peut spontanément, sans même avoir à y penser, se montrer «suffisamment bon» à l’égard d’autrui en situation de souffrance et de dépendance.
Nous pourrions dire à propos de la tendresse que nous en savons quelque chose sans rien en savoir. C’est-à-dire que nous sommes généralement capables, non pas de nous la représenter, mais de l’éprouver positivement, nous appuyant sur nos expériences, sur nos souvenirs corporels d’avoir été tendre avec autrui ou d’avoir reçu cette tendresse généralement d’un proche. Il se peut aussi que nous éprouvions ce qu’est la tendresse « en négatif », par des souvenirs, tout autant somatopsychiques mais cette fois en creux, où nous en aurions été privés. Considérer que la tendresse s’éprouve dans le corps bien avant et davantage que d’être pensée est déjà un enseignement en soi. Identifier quelques aspects qui nous aideront, en principe, à problématiser et conceptualiser cette chose étrange que nous avons reçue, si nous avons eu cette chance, à l’aube de notre vie nécessite donc d’en passer par des expériences nécessairement personnelles. |