Résumé : |
Rien de plus simple, en apparence, que d’inviter une personne à s’exprimer mais dès que l’on déplie ce « Je vous écoute… », on est saisi par sa complexité, le nombre de mécanismes en jeu et ce que cela engage pour ce « je » qui écoute…
Trois mots tout simples, suivis de trois points de suspension. Une phrase sans chichi destinée à apaiser. « Je », une première personne, traduit l’engagement, la présence, l’écoutant ; « vous », la deuxième personne, tout aussi singulière que la première, nomme le destinataire qui est aussi l’émetteur potentiel, l’écouté ; puis le verbe, l’action, « écoute » signifie tout autant « je vous vois, je suis là, vous pouvez parler en confiance, je ne vous jugerai pas ». Les points de suspension ne sont pas moins importants. Ils disent l’ouverture à ce qui se dit, à ce qui vient, à ce qui se noue, là, ici et maintenant. Ils disent le possible. L’écouté peut s’en saisir et dire ce qu’il a à dire, ce qui lui pèse, ce qu’il ne supporte pas d’avoir en tête, aux tripes, au coeur en tâtonnant ou, au contraire, en s’en débarrassant le plus vite possible. Il peut aussi tout aussi bien se taire, rester silencieux, en attente, en refus. La présence, l’engagement sont de mise chez l’un et chez l’autre [...] |