Résumé : |
Les traumatismes relationnels précoces laissent des empreintes indélébiles dans le développement affectif de l’individu, mais l’approche des modèles d’attachements multiples ouvre des perspectives en termes d'expériences correctrices.
Concept majeur de la seconde moitié du 20ème siècle, la théorie de l’attachement, proposée en 1957 par le psychiatre américain John Bowlby, se situe à l’interface des connaissances de la psychanalyse, de l’éthologie et des sciences cognitives. Selon cette théorie, l’attachement serait un «besoin vital» dont l’objectif premier vise la protection de l’espèce. Si ce besoin se montre très présent dès la naissance, il n’en reste pas moins actif tout au long de la vie de l’individu, notamment lors des périodes de changements, vulnérabilités, maladies ou à l’occasion de pertes d’autonomie. En psychiatrie, les patients ont en commun un vécu de détresse et d’isolement dont les manifestations sont variables mais les mécanismes traumatiques en jeu bien souvent similaires. Par son aspect diachronique, cette théorie propose de fait un continuum entre clinique pédopsychiatrique et psychiatrique, et nous apporte un éclairage essentiel sur les processus en jeux dans la genèse de la psychopathologie et l’efficience des soins psychiques. |