Résumé : |
Devenu un mot à la mode, et parfois un passage obligé pour obtenir certains financements, le rétablissement a tendance à être utilisé dans les institutions sans qu’on prenne la pleine mesure des transformations profondes qu’il implique.
Loin d’être un concept ou même une notion bien définie, le rétablissement forme une «nébuleuse notionnelle dans laquelle scintillent des mots-vedettes tels, entre autres, l’espoir, la réduction des symptômes, l’empowerment, la résilience, la responsabilisation, l’acceptation, la rémission, le sens de la vie et le mieux-être» (Gagné, 2014). Ces «mots-vedettes» véhiculent toutefois un certain nombre d’idées et de valeurs qui donnent une direction aux changements à apporter pour une psychiatrie «orientée rétablissement». L’aspect peu défini du rétablissement, quant à lui, permet de rassembler un grand nombre d’acteurs et d’actrices par-delà leurs appartenances institutionnelles ou théoriques, puisque chacun peut l’adapter à son contexte ou à son appartenance psychothérapique. Cela vaut au rétablissement d’être souvent considéré comme la possibilité d’un langage commun, que ce soit entre les personnes concernées, les proches et les professionnels, entre les intervenants de la santé et du social, ou encore entre les partisans des différents courants psychiatriques. Toutefois, cet aspect peu défini lui fait également courir le risque de devenir une sorte de «fourre-tout», et d’être galvaudé. |